• Raiatea, le Maraé, le peuple Ma'ohi

    Le Marae (Taputapuatea)

     

    Polynésie : le Marae Taputapuatea inscrit au patrimoine de l’Unesco :

    Le marae Taputapuatea a été inscrit dimanche 9 juillet 2017 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

    Il s’agit d’un "temple à ciel ouvert” situé sur l’île de Ra’i-atea en Polynésie française.

     

    Raiatea, le Maraé, ses légendes

     

    Qu'est-ce que le Marae ?

     

    Le concept de Marae traduit une pensée religieuse et sociopolitique pure et noble qui procède de puissantes valeurs premières de Vie, d'Humilité, de Respect, d'Amour, de Bonté, de Beauté et de Paix, fondées par le grand dieu créateur alors qu'il créa l'univers polynésien aux temps mythiques des Origines.

     

    Ces valeurs qui présidèrent à la création et à l'organisation des mondes, des êtres et des choses régirent de tout temps la vie profane et spirituelle du peuple Ma'ohi.

     

    Raiatea, le Maraé, ses légendes

     

    Raiatea, le Maraé, ses légendes

     

    Raiatea, le Maraé, ses légendes

     

    Ainsi et afin d'asseoir à jamais ces valeurs mythiques inhérentes au concept  de Marae, le Polynésien les encensa en les matérialisant dans l'espace : et comme le lui avait enseigné le Grand Créateur, il délimita un espace clos qui deviendrait le réceptacle le plus sacré, le plus sanctifié et dans lequel il bâtit un temple à ciel ouvert, de basalte et de corail, l'un extrait de la fondation originelle  et l'autre puisé dans la fondation minérale de corail.

    Raiatea, le Maraé, ses légendes

     

    Raiatea, le Maraé, ses légendes

     

    Raiatea, le Maraé, ses légendes

     

    Raiatea, le Maraé, ses légendes

     

    Le Marae en tant qu'espace ouvert cérémoniel était né ; le Polynésien le dédicaça à un dieu ou un ancêtre divinisé, à une communauté, une lignée ou un clan, ou bien encore à un élément de la Nature, de sorte que chaque chose, chaque être était dépositaire de son propre Marae qui, tel un cordon ombilical assurait un lien sacré et inaliénable entre les mondes, ceux du visible, des humains et ceux de l'invisible.

     

    Le Marae, rituel érigé en vue de l'adoration des divinités existe dans toute l'aire polynésienne.

     

    Raiatea, le Maraé, le peuple Ma'ohi

     

    Raiatea, le Maraé, ses légendes

     

    Raiatea, le Maraé, ses légendes

     

    Raiatea, le Maraé, ses légendes

     

    Raiatea, le Maraé, ses légendes

     

    Raiatea, le Maraé, ses légendes

     

    Raiatea, le Maraé, ses légendes

     
     

    Voici le Peuple du Grand Océan de Hivà.

     

    Il existe sur notre planète Terre, une Civilisation ancienne, jamais disparue, un peuple audacieux et courageux : le peuple Ma'ohi.

     

    Pour des raisons politiques et socio-économiques qui l'ont  probablement conduit à partir à la conquête de nouveaux espaces de vie, ce peuple de Polynésiens ne s'est pas épanoui à partir de l'élément Terre (ce sol ferme, immobile, stable et rassurant dont nous sommes tous les enfants), dans ce précieux Art de vivre au rythme du temps et des éléments, ni n'a développé, parfois jusqu'à l'excellence, ses vastes connaissances et techniques ingénieuses (navigation hauturière sans instruments, survie, alimentation, etc) qui l'enrobe encore de cette aura mystérieuse qu'on nomme MANA.

     

    Ce peuple a réalisé cet exploit, à partir de l'élément Eau : l'Océan. Cet espace liquide, mouvant et indomptable, périlleux et ténébreux, mais qui sera pourtant sa Mère providentielle, sa Pensée profonde, sa Force infaillible, son Temple premier.

     

    Ainsi, ses valeurs essentielles et primordiales de vie, de respect, d'harmonie et de paix : un bon sens empirique et raisonné et la technicité pointue de ses savoirs lui ont permis, entre le 2ème millénaire avant J.C. et la fin du premier après J.C., d'explorer le Grand Océan de Hiva aux multiples écueils que l'on dit "Pacifique", et de traverser de part en part, transitant sur la petite trentaine de milliers d'îles qui affleurent sur le Pacifique, pour les peupler et les civiliser, pour les animer du MANA mythique qui a forgé sa nature et fondé sa culture.

     

    (Librement inspiré de Michel Rocard, préface "Le peuple de l'océan", Vice-Amiral Emmanuel Declèves).

     

    Raiatea, le Maraé, ses légendes

     

    Raiatea, le Maraé, le peuple Ma'ohi

     

    Raiatea, le Maraé, le peuple Ma'ohi

     

    Raiatea, le Maraé, le peuple Ma'ohi

     

    Raiatea, le Maraé, le peuple Ma'ohi

     

     Le chant des MARAE

     

    Les marae incarnent la spiritualité et la magnificence d'une île

    Ils sont le coeur noble des Hommes de ces îles

    Les marae sont toute la splendeur d'une île

    Ce sont des univers célestes que l'on offre aux Dieux.

     

    Personne n'oserait seulement fouler du pied le marae de quelqu'un d'autre

    L'on ne peut vénérer que le sien propre

    Ainsi dit-on des marae ancestraux qu'ils sont la terre première des hommes.

     

    Les marae sont des lieux à la fois terrifiants et très paisibles

    Les gens ne s'y rendent que pour prier

    Et pour aucune autre raison - en cela les Dieux ne peuvent être trompés.

     

    Lorsqu'une personne approche un site de marae, elle doit alors le contourner

    Elle doit se découvrir depuis les épaules jusqu'aux hanches

    L'on doit baisser sa charge et la porter à la main

    et ainsi, jusqu'à perte de vue du marae.

     

    Sur les pointes qui s'avancent dans la mer se trouvent les marae des Aînés-Souverains

    Et sur le pourtour des baies les marae des Gouverneurs

    Quant à ceux de l'intérieur des terres, ce sont ceux du peuple

    des Intouchables, les Gardiens-Conservateurs-du-Mana.

     

    Les marae sont des lieux glorieux

    Ce sont des lieux inquiétants, qui générent un sentiment d'anxiété

    Les marae sont des lieux mystiques.

     

    Les marae des communautés des Souverains-Premiers,

    les marae familiaux et les  marae nationaux inspiraient l'effroi.

    Ce sont des lieux étranges et très spéciaux, des lieux angoissants et terrifiants

    Ce sont des lieux que leurs Prêtres-Erudits,

    leurs détenteurs légitimes et tous les gens de manière générale

    comblent d'une extrême attention.

     

    Les murets d'enceinte des marae sont impitoyables :

    si d'aventure un cochon vient à faire s'écrouler un tel muret

    son propriétaire ne le reverra plus jamais

    car il sera désormais exclusivement consacré aux Dieux.

     

    Une pirogue venant à longer le rivage

    doit impérativement s'en éloigner à l'approche d'une pointe

    accueillant un marae de Souverains-Premiers.

    Son équipage doit se dévêtir, se dénudant tout le haut du corps,

    le coup de rame doit se donner léger et ce, jusqu'à perdre du vue ledit lieu.

     

    Tout-puissants étaient les angles d'un marae

    Toute personne poursuivie par le guerrier

    telle l'insurgé et le corvéable, traquée pour une mise à mort,

    doit se précipiter devant le marae pour être sauvée.

     

    En revanche, toute personne choisie pour être offerte en sacrifice

    ne trouvera jamais aucun sanctuaire nulle part sur l'île ;

    en courant au devant d'un marae, elle se précipite vers sa propre mort,

    irrévocable fatalité...

     

    La demeure d'un puissant personnage devenait de fait son marae ;

    une personne a la vie sauve si elle court se réfugier à l'intérieur d'une telle maison,

    sauf les offrandes humaines.

    Et l'adage de dire :

    Prends garde à toi qui te tiens face à la porte d'entrée de ma demeure !

    Car ma maison est mon marae !

    Le piédestal de mon autel est au seuil de ma porte d'entrée !

     

    Il règne une obscurité enveloppante sous le couvert des immenses arbres de ces marae.

    Et le plus révéré parmi eux est le miro ; c'est la pierre première des marae.

    Il est le Livre de la Connaissance des grands rites.

    Il est le Code d'honneur des Souverains-Premiers.

    Il exhausse les Dieux.

    Il investit les Souverains-Aînés en les ceignant de la Ceintures des Chefs.